samedi 8 octobre 2011

CHRISTOPHER STOTT, HYPERREALISTE AMERICAIN

    J'aime beaucoup la peinture hyperréaliste. Elle est essentiellement américaine. A l'acrylique ou à l'huile, les peintres peignent d'après photo, souvent en hyper, c'est à dire très grand, voir monumental. Et c'est plus vrai que vrai, bien sûr. Même si le peintre tente de reproduire une parfaite illusion de la réalité, il sait bien qu'il a des choix à faire, sans cesse (ceux qui peignent savent que peindre, c'est une série de questions-réponses sans cesse renouvelées). Et de ces choix découle la vision du peintre: il a beau reproduire sa photo, la peinture est empreinte de ce je-ne-sais-quoi qui fait l'âme du peintre et donc du tableau et qui, dans le cas de la peinture hyperréaliste, rend la peinture plus vraie que la réalité et démasque un univers là où on ne l'attendait plus, faute de le voir tous les jours sans le regarder. La force de l'habitude: on voit sans regarder. C'est pour cela que la peinture hyperréaliste s'attaque à montrer essentiellement le quotidien: humbles objets de la way on life américaine, bouteilles de ketchup, verres, voitures, personnages en famille, clochards, routes... Et si cette peinture raconte la vie américaine, elle raconte aussi l'humble vie des objets...
    Chez Christopher Stott, c'est à cela qu'elle s'attache surtout: les objets, pas de figure humaine, des symboles aussi qui fonctionnent comme des allégories. La machine à écrire, symbole de culture, de la vie intellectuelle -qui en voyant une Underwod ne pense pas écrivain? Les valises, symbole de voyage, de déplacement, voir de déracinement, et dans le cas des américains de la seconde chance-refaire sa vie. Le réveil-matin, allégorie du temps. Etc, je vous laisse découvrir...
    Christopher Stott travaille petit. C'est à dire qu'il ne fait pas monumental; comme dans la nature morte, il est proche des proportions réelles de l'objet, c'est à noter.
    A noter également: contrairement à la majorité des hyperréalistes, il peint sur le motif, pas d'après photos. Mais c'est à vérifier, je ne le jurerai pas.
    Son travail est à voir sur son blog: c'est ici. Et sur son site: c'est là.  

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