mardi 23 septembre 2008

DES ATTENTATS COMMIS CONTRE LA POESIE (SUITE...)



III

Je sais des mots déments
Qui volent aussi légers
Que l'air qui fait le temps,
Les saisons infondées,
Le soleil ruisselant.

Tous mes mots mal pensants
Sont des cris ramassés
Que des bouches sans dents
Sur le sol ont crachés:
Fiers mots des ignorants!

J'ignore les vers francs
Et doux comme le beurre
Car j'aime être méchant;
Sur la joue d'une soeur,
Je sais les mots cinglants!

Je hais la profondeur,
L'horreur dans la prunelle,
Les tombes et les pleurs,
Toutes ces joies cruelles.
Je ne suis qu'un frondeur!

On ignore pourquoi
Tous les tours pendables
Sont moraux selon moi
Et les jeux de table.
Quoi! Ce monde est sans loi...

Dans les cris du beuglant,
C'est ma voix irritée:
Je fais mon tour de chant
Qui enfle et qui effraie.
Ah! Les gens s'esclaffant!

Si je pouvais avoir
Sur l'heure, le destin
Cet unique pouvoir:
Repousser le matin
Pour ne plus le revoir

Afin de reçevoir
Les baisers et le vin
Comme mon seul devoir,
De la pointe du temps
Jusqu'au soir le plus noir.

Poème écrit par Laure Gerbaud.

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