jeudi 23 octobre 2008

DES ATTENTATS COMMIS CONTRE LA POESIE (suite...)

VI

Paris
belle capitale grise
Reine des tristesses
quand je pense à toi
je pense pluie
bâtiments splendides
puis enfin tout ce reste
qui m'importe peu
car tu
me
sembles
tout d'abord être
un amas
fabuleux
de
monuments
-et les monuments
sont
toujours
imaginaires
puisque
nés
de l'humaine
imagination-
que des
rêveurs fous
ont
pris
la
peine
de rendre tangibles
Ô défenseurs ardents
de vos songes
aventuriers
du beau
et de la grandeur
je vous envie
d'avoir
fait
Paris ainsi
Il doit
y
avoir
de
la
fierté
inscrite
sur vos visages
impassibles et
moqueurs
reposant
au fond
des tombes
Les architectes
qui poursuivent
leurs beaux rêves
sont des créateurs superbes
Je vous envie
de ce Paris
que
vous
avez
construit
Moi
je ne
fais
qu'aligner des mots
qu'on ne peut
caresser
de la paume de la main
Car aucun mot
n'est doux
comme un mur
Aucun mot
ne possède les courbes
incomparablement
gracieuses
d'une naïade
taillée
dans le roc
ou d'une fleur de stuc
Les mots n'ont
ni
vos volumes
ni
vos couleurs
ni
vos espaces
ni
votre réalité
Ils ne sont
qu'abstraction
ils ne possèdent
que le
son
que vous n'avez
pas
le chant
la musique
et une
liberté
qui
vous est
interdite
Mais les mots
ne se
touchent pas
ne se polissent
pas entre les mains
Mes mots
sont
la proposition
de
l'invisible
tandis que vous
monuments gris
de Paris
la Reine supérieure
des détresses
vous êtes
les
tangibles
signes
de
la
réalité de l'art
et de la poésie
ainsi
que de leur
prise de
possession par l'homme

Poème écrit par Laure Gerbaud. In "Des attentats commis contre la Poésie", mon seul -mais long- pamphlet.





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