LITTERATURE: MARTIN GRAY A BEAUCOUP ECRIT...

Martin Gray, ce "rémanent" magnifique, controversé, nié par certains, quasi-inconnu et méprisé parfois en France ( trop populaire pour nos intellos... sauf pour Max Gallo, au-dessus de la mêlée, qui l'a traduit de l'américain), Martin Gray qui a tout perdu, tout vécu, tout reconquis a écrit, dans "Le nouveau livre", de son style biblique, lyrique, volontairement naïf, qui appelle l'émotion et rappelle celui de Nikos Kazantzakis:

TENDRESSE

Ici les hommes ou les femmes n'osent plus se prendre par l'épaule ou le bras. L'enfant est guindé. Chacun porte les vêtements raidis des usages. L'émotion, je l'ai dit, est contrôlée, lors qu'elle devrait être l'homme lui-même. Et la tendresse est tue.
Il faut être tendre. Il faut baisser sa garde. La vie n'est pas guerre, duel, match. Elle n'est pas que cela. Même si vous la ressentez ainsi, gardez un lieu de tendresse où vous irez vers l'Autre, mains nues, le prenant contre vous, lui murmurant les mots de la tendresse. Même s'il n'est pas de votre famille, pourquoi l'Autre serait-il un ennemi auquel vous devriez présenter le visage froid et officiel d'une institution? Soyez ouvert, laissez s'exprimer votre tendresse, et si l'Autre vous présente le regard indifférent d'un masque, désarmez-le par votre tendresse.
Il en va de la tendresse comme il en va de la haine mais elle en est l'opposé. Elle a sa force, elle entraîne aussi -comme la haine- mais elle fait se fendre la glace. L'Autre ne peut résister longtemps à votre tendresse. Il va céder, être emporté par elle, parce que, en lui, il a le même besoin d'amour, de sympathie et d'émotion.
Exprimer sa tendresse, c'est recevoir de l'Autre en échange, le même élan.
La tendresse est contagieuse. L'Autre ne se sent plus menacé. La rencontre n'est plus un duel. Elle devient fraternelle.

La tendresse est preuve de CONFIANCE en soi, en l'Autre.

L'incroyable existence de Martin Gray: http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Gray