jeudi 9 octobre 2008

DES ATTENTATS COMMIS CONTRE LA POESIE (suite...)

IX
A FERNAND LEGER

Pour ce que tu as montré des hommes
Les représentants enfin unis
Avec leurs machineries technologiques
Et non plus en lutte contre elles

Pour tes poutrelles d'aciers Tes vérins
hydroliques Tes verrous tes écrous
Tes toiles comme des écrins de fer

Pour tes grues tes échafaudages
Le regard sans peur de tes protagonistes
Autour d'eux cette lumière sans bavure
Non pas crue mais simplement saine

Lumière dorée de la bonne humeur
Pour ton optimisme à croire l'homme
S'adaptant aux exigences de son monde
Et non plus le rejetant

Pour ton vouloir à chercher la Poésie
Là où nous cracherons encore longtemps
Dans notre snobisme profondément bourgeois

Pour ton amour du prolétaire
Ton admission d'une pensée autre
Que celle qui naît dans les salons

Pour ta saine révérence du présent
Sans haine pour rompre la tradition
Et aussi pour la lourdeur de tes cernes noirs
Ce rappel des vitraux Du passé

Pour tes gens de Cirque enfin admis au monde
Monde qui va devenir de machines
Mais pas forcément guerroyant car tu es fait d'espoir
Mais ouvrier sereinement avec même de la grandeur

Cette même grandeur qu'on veut bien reconnaitre
Aux viticulteurs parce que le vin et jugé noble
Et que tu lui prêtes Jugeant aussi noble le travail
Sur la machine luisante comme une peau parfaitement huilée

Pour ta recherche de la Poésie
Ailleurs qu'en nos terres banales de l'idéologie bourgeoise
Pour l'avoir trouvée dans le monde
Jamais fouillé de l'ouvrier

Pour toi en avance sur les siècles
Et la forme
Que prendra la Poésie

Poème écrit par Laure Gerbaud.

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